Les
pavillons de Marine
à la Renaissance |
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Il n'y a pas de règles et nous ne pouvons qu'être frappé par la multiplicité des formes supportant les armes des propriétaires des navires. | ||
Seloin Joinville, les galères des croisades hissent un pennon aux armes
du seigneur suzerain. Bannières et pennonceaux sont chargés des armes du prince qui est à bord. Les voiles sont peintes. Le long des bords des navires, on dispose des pavois matelllassés destinés à abriter les rameurs et les archers.Ils sont décorés avec les armoiries des seigneurs embarqués. Le détail des commandes en 1337 de 40 galères pour le Roi de France donnent - 400 bannières aux armes du roi et du connétable Raoul de Brienne comte d'Eu dont les armes sont un lion d'or sur fond d'azur semé de billettes du même. - 25 bannières aux armes du roi - 25 bannières aux armes du connétable 510 pennonceaux et guemelles bleu et jaune -20 bannières aux armes du Maréchal Bertrand or au lion de sinople, les bannières sont cousues, les différends ornements héraldiques sont découpés et cousus sur place. Le navire du duc de Bourgogne en 1398 montre 5 bannières du duché et 4 étendards bleu et blanc où s'inscrit la devise IL ME TARDE entouré de marguerites. Le navire du duc d'Orléans, futur Louis XII, en 1494 a des pavois bleus fleurdelysés, à la hune du grand-mât, un grand pavillon parti rouge et jaune frangé dit "la flambe". Il est décoré par une peinture de la Vierge Marie haute de 2 mètres 60, entourée d'une nuée d'argent semée d'étoiles d'or et de rayons. A côté le porc-épic au naturel entouré de piquants. Ce décor est à l'avers comme au revers. Il mesure près de 60 mètres. Un autre identique réduit à 25 mètres sert pour les signaux A la poupe, flotte un panon de 6 mètres de long semblable aux 2 autres. Tous ces vexilles sont peints et réalisés par Jehan Bourdichon. Ce pavoisement est complété par une série de 8 bannières: 1 sur la hune, 1 à la poupe, 2 au milieu, 4 aux angles de la proue. Elles sont bleues avec les armes du duc d'Orléans et de Milan de chaque côté. Dimensions: 35/400 cm. Il faut ajouter 4 bannières azur à 3 fleurs de lys de chaque côté. Enfin, il est hissé à la tête du mât à la façon d'une voule, une grande bannière genre gonfanon fendu en 4 queues sur la moitié inférieure et nommé "lendrynet" à fond d'azur fleurdelysé de 6 mètres. En 1582, le duc d'Alençon a sur les mâts et hunes de son bâtiment, des pavillons à ses couleurs: gris, blanc et orange. Le pavillon du grand mât, celui de la poupe ainsi que les flammes de corne sont aux armes d'Anjou, entourées par le collier de l'ordre de Saint-Michel. Au grand mât flotte également une flamme aux armes avec un soleil et la devise FOVET ET DISCUTIT. Le pavillon de guerre, le baucent est en cendral rouge. Long de 30 aunes, large de 2. Il est hissé au grand mât. 1626, Richelieu supprime la charge d'Amiral de France et instaure le pavillon blanc. Au début XVIIe, les galères ont à la poupe 2 pavillons à la livrée royale bleu, blanc, rouge, 1 flamme au grand mât de taffetas rouge, 1 flamme au trinquet de même, 1 bannière au trinquet, 1 petit tendelet à la poupe et 1 grand au dessus. Les vaisseaux protestants ont un pavillon particulier: blanc décoré d'une bande en diagonale bleue. Définitions du livre "L'homme de guerre et ses emblèmes XVe-XVIe siècles de Pierre Charrié. |
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Etendard et pennon: vexiles de grande dimension se terminant par 2
pointes pour l'étendard, 1 pointe pour le pennon. Le penon est 3 fois
plus long que large. Ses dimensions sont inférieures à celles de
l'étendard. Vers 1430, le mot pennon sera remplacé par guidon à commencer par l'armée bourguignonne. Etendard et pennon se démarquent de l'antique bannière par l'utilisation des couleurs de livrée du seigneur capitaine en fond et une ample décoration à base de sujets religieux, devise ou figuration symbolique. Depuis le XIIe siècle jusqu'à la fin du Moyen-Age, la bannière demeure l'illustration du contigeant féodal. Elle est réalisée en soie raide, épaisse, ne flottant pas au vent. Si rectangulaire, le coté le plus long est cloué à la hampe. Ducs et comtes prétndent à la bannière et au pennon, ce dernier étant destiné à suivre en tout lieu le chef. Barons et banneret ont seulement la bannière. Il faut lever 50 hommes pour posséder une bannière. Les bacheliers n'ont droit qu'à un pennon. Lorsque le bachelier devient banneret, il suffit de couper les queues pour transformer le pennon en bannière. Le pennonceau: étoffe de forme triangulaire très longue et étroite mise à la lance des hommes d'armes. Elle deviendra la flamme. Dans les textes il y a souvent confusion entre pennon et pennoncel. Guenelle: morceaux d'étoffe attachés sous le fer de la hampe des bannières et pennonceaux. Le gonfanon se présente comme une étoffe rectangulaire fendue par le bas, frangée et appendue à une barre transversale fixée à une hampe. C'est la forme classique des bannières de paroisse. Le baucent désigne un gonfanon à 2 pointes propres aux navires. Un tendelet est un petit abri généralement formé d'une pièce de toile tendue sur des hampes, et qui sert à protéger des intempéries, du soleil. |
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