Antoinette

Il existe dans les albums de timbres de véritables oeuvres d'art.
Dessinés par de véritables artistes et gravés par des artisans chevronés, ils ornent nos pages de timbres.
Il existe même un concours qui les mets en valeur.
Le Grand  prix  de  l'Art  philatélique 1971 a été descerné au timbre  sur le cap-hornier Antoinette.
L'oeuvre est du peintre de marine Roger  CHAPELET (1903-1995) et  du graveur  Claude  DURRENS (1921-2002)
C'est la première oeuvre d'une association qui produira chaque année un timbre avec ce style si reconnaissable: navire d'une couleur violet pâle séparé par une aura blanche du duo mer/ciel de couleur gris-vert et bleu
Mais quel est donc ce cap hornier Antoinette?
Une recherche sur Internet me permet de trouver le site  http://www.philateliemarine.fr/
Le quatre-mâts barque en acier Antoinette fut construit en 1896 par les Chantiers de la Méditerranée à la Seyne pour la compagnie Bordes. Jaugeant 3017 GRT, ses dimensions sont de 98,20 x 13,90 x 7,72m et il porte 4421 m² de voile.
Il portait le prénom de la fille d'Adolphe Bordes
Il assure le transport du nitrate du Chili vers l'Europe et son meilleur trajet est de 74 jours ; il s'échoue au large du Nicaragua en 1919 lors de son  30e voyage.
Le site https://forum.pages14-18.com/viewtopic.php?t=46863 confirme l'information qu'elle relie à  Grands voiliers français de Jean Randier.
L'information me parait cohérente. Je la relaie sur mon site sur la page de l'armement BORDES.
Quelle est donc ma surprise en cherchant des informations sur les timbres représentants des navires français de trouver sur le site de https://fiftizpourtoujours.soforums.com/t7402-A.htm?start=4
L’Antoinette est le dernier trois-mâts de commerce lancé en France. Construit dans les chantiers navals de Nantes et mis en service en 1903 pour l'armement L'Océan de Nantes, elle porte le prénom d'Antoinette BONAMY la femme du directeur de la société.
Il s’agissait d’un trois-mâts goélette très maniable, d’une soixantaine de mètres de long, avec une coque doublée en acier, jauge 700 tonneaux et elle est mûe par un ensemble de 17 voiles. 
Pendant quatre ans, elle est exploitée au commerce du sucre avec les Antilles.
Elle est désarmée à Greenock, en Écosse, en 1906, avant d’être rachetée par l’armement Simon-Duteil de Nantes. En 1907, il s’élance pour un premier grand voyage qui l’emmène jusque Saïgon puis vers l’île Maurice d’où il rapporte une cargaison de sucre.
En 1908-1909, il part plusieurs mois, direction Cayenne, puis New York où il charge du pétrole vers le Cap en Afrique du Sud, avant de poursuivre vers l’île Maurice, afin de rapporter à nouveau du sucre. En 1911, l’Antoinette reprend la mer et charge du kaolin en Cornouailles britannique vers l’Amérique. Il fait escale en Argentine pour y embarquer des mules et poursuit dans l’océan Indien vers La Réunion puis l’Indonésie. Le retour est assez tragique puisqu’une épidémie de la maladie du sommeil se déclare à bord, forçant l’équipage à une période de quarantaine à Belle-Île-en-Mer.
 Une partie de l’équipage, dont le capitaine, reste en convalescence pour le cinquième voyage qui doit emmener l’Antoinette vers l’Angleterre et l’Amérique du Sud au début de 1912. Pour gagner du temps et après un carénage à Saint-Nazaire, le navire est remorqué jusque Ipswich, près de Londres, où l’attend une cargaison d’engrais. Mais, le 6 janvier, une tempête se lève alors qu’il longe le pays bigouden. En fin de matinée, le capitaine du remorqueur le Warrior, décide de couper le câble le reliant à l’Antoinette. Le trois-mâts et son équipage sont laissés seuls dans la tourmente. Vers 15 h 30, le voilier est rafalé vers la côte et s’échoue sur la grève de Kermen en baie d’Audierne. Finalement, les 14 marins de l’Antoinette sont recueillis sains et saufs, et réconfortés par les habitants des environs. Le navire est démoli après être resté plusieurs mois sur la grève.
L'information est relayée par https://www.phil-ouest.com/ et parait aussi cohérente.
Alors laquelle choisir de ces 2 histoires pour l'associer au timbre ?
Armateur BORDESArmateur l'Océan puis SIMON-DUTEIL
Chantier de la SeyneChantier de Nantes
mise en service 1896mise en service 1903
port d'attache: Dunkerqueport d'attache: Nantes
4-mâts barque en acier 3-mâts goélette, coque doublée en acier
3017 GRT700 tx
98 m60 m
17 voiles4 421 m2 de voiles
Antoinette BORDES fille de l'armateurAntoinette BONAMY la femme de l'armateur
transport du nitrate avec le Chili via le cap Horntransport du sucre avec les Antilles via le cap de Bonne Espérance
30 voyages5 voyages
échouage au Nicaragua 1919échouage en baie d'Audierne 1912

Le timbre montre le navire passant devants la tour Solidor à Saint Servan (près de St Malo) qui héberge le musée des cap-horniers.
La proximité Nantes-Saint Malo  emmenerait à choisir l'Antoinette de l'Océan.
Mais le gréément  du navire en 4 mâts barque et le passage du cap-Horn emmène à choisir l'Antoinette de Bordes comme modèle du timbre.